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Renouveau spirituel - le logo du CAMAH

Le 06/06/2024

Construire du neuf implique d'apprendre à intégrer les apprentissages du passé, avec ses réussites et ses erreurs, et non pas effacer l'ancien pour repartir totalement à zéro. C'est le second degré d'interprétation de notre logo : y sont imbriqués, au-delà des lettres C-A-M-A-H, les trois signes de feu et le symbole du Verseau, au sens ici de la constellation, soit la qualité élémentaire ignée d'un renouveau spirituel dans le cadre d'une nouvelle ère ( ...du Verseau-Lion, polarité trop rarement soulignée ... )

Si bien des personnes savent cela, ce qui est important ici est de conscientiser un point qu'il est plus rare de trouver clairement exprimé dans les esprits des individus de notre temps : un principe, celui-ci comme bien d'autres, peut être compris et accepté dans un certain cadre conceptuel, sur un certain sujet et à un certain niveau d'expression, mais ne plus l'être, ne plus être même simplement perçu, lorsqu'il est pourtant identiquement exprimé mais dans un autre cadre, à travers un autre sujet et/ou à un autre plan de compréhension.
D’où l'importance de comprendre, au-delà d'un sujet particulier, le principe conceptuel sous-jacent qui le structure. Apprendre à distinguer le fond et la forme.

Pour illustrer ceci avec un exemple, considérons celui-ci.
Si je considère un bâtiment ancien, construit d'une certaine manière qui convenait aux exigences de l'époque en question, au cahier des charges des méthodes de construction de ladite époque et aux modes stylistiques afférentes, je n'aurai pas de peine à considérer et accepter le fait qu'à une autre époque postérieure ce bâtiment pourrait ne plus convenir aux changements et aux progressions réalisées, et qu'alors il deviendrait nécessaire de faire des travaux.
Et si c'est la structure fondamentale du bâti qui est remise en cause, il sera nécessaire de raser l'ensemble, par exemple un dépôt d'usine pour en faire un immeuble résidentiel suite à un fort élargissement du périmètre urbain de la ville ou cela se trouve. Mais ce bâtiment industriel ne se perdra pas dans des limbes de la mémoire collective et de l'Histoire. Il pourra être reconstruit aux nouvelles périphéries urbaines, ou bien la structure générale des bâtiments industriels modernes sera la suite logique de ce vestige dépassé dans laquelle celui-ci,en quelque sorte, se « réincarnera ».
Il y a un lien entre le passé incarné par ce vestige et la création engendrée par la suite sur la base de son existence, dont résulte le présent. Et si l'on dissout ce lien, il ne peut plus se créer de futur.
Ceci semble pour un grand nombre d'entre nous tout-à-fait consensuel et ne soulève généralement pas débat.

Pourtant, lorsque le même principe, avec les mêmes éléments symboliques, se retrouvent dans un situation différente, les réactions ne sont plus si évidentes.
Par un autre exemple, à un niveau individuel, une progression des conditions de vie, de sa santé, un changement social, ou même juste le temps qui passe, peuvent nécessiter de remettre en cause la nature de ses réactions, de ses émotions et/ou de ses sentiments, bref la structure de son être dans le but du maintien d'une harmonie. Ou peut-il être aussi nécessaire de faire table rase d'un ensemble de biens matériels qui ne correspondent plus à des changements de personnalité ou de situation.
Si cela est renié dans ce second exemple, s'il est refusé de se séparer ou de transformer le passé, alors ce qui semblait évident et naturel dans l'exemple extérieur à soi et manifeste d'un bâti face aux évolutions démographiques d'une ville, non seulement ne l''est plus du tout dans la deuxième situation, mais la reconnaissance d'un seul et même processus à l’œuvre dans ces deux situations peut aussi rester tout simplement ignorée, et sommeiller dans un inconscient d’où émanera une influence fantomatique autant que trouble et néfaste, mais non moins affirmée sur un plan ou un autre de la personnalité.

Il en résultera soit un maintien acharné de valeurs obsolètes et inadaptées à une nouvelle situation, ou, en polarité, une réaction plus ou moins violente de rejet de tout ce qui sera rattaché à ce passé.

En conclusion, dans le premier exemple présenté ci-dessus, l'adaptation est sereine, intégratrice et constructive, dans le deuxième elle est compulsive, négative et n'engendre que comportements traumatiques et compulsifs plus ou moins intégrés, au bout du compte, par la nécessité d'une normalisation adaptative des composantes extérieures de la personnalité, et de la société. C'est alors l'autre qui devra s'adapter à mon trouble qui est maintenant renié en tant que tel. C'est un accouchement au forceps condamné à engendrer un être dégénérescent.

La question, et ce qui est pointé du doigt ici, est : Pourquoi un même schéma structurel de développement, et ses réponses adaptatives, n'est-il pas perçu à travers différentes situations vécues à différents niveaux d'organisation de l'être tant psychologique que matériel ? ( voir Henri Laborit et son ultime question dans sa théorie des « niveaux d'organisation du vivant », à savoir « Pourquoi les liens de régulation entre les niveaux d'organisation, atomes, tissus, organes, s'arrêtent à celui de l'individu ? » qui ne se conçoit que difficilement comme lié à son environnement et au destin de celui-ci)

Il semble possible, dans le cadre non idéologique et non spécialisé du simple bon sens accessible à tous, de poser en hypothèse un conditionnement mental et intellectuel des individus par le type de sociétés de notre époque dite « moderne », un excès de compartimentation de notre fonctionnement intellectuel, une atrophie et un rejet des capacités intuitives de notre cerveau droit et une absence de corrélation opérative dans le travail des hémisphères droite et gauche de notre cerveau.

Rudhyar pointe du doigt et définit l'intuition en tant qu'un « instinct conscientisé ».

Un mécanisme biologique originel impulsif conscientisé par un travail intellectuel du mental, débouchant sur une prise de conscience des dépendances fonctionnelles liées à notre organisme. Mais aussi un autre travail exercé par la volonté, celui d'encadrer cet instinct pour le conduire, sans l'étouffer ni l'éteindre, à devenir un outil maîtrisé, une partie de notre être domestiquée, reconnue dans ses distinctions vis-à-vis de, et corrélée à, notre intellect, comme nécessaire à l'expansion de notre conscience et au développement de notre bien-être et de notre épanouissement spirituel, et par voie de conséquence matériel.

Détruire les fondations de l'être détruit l'être. La « Transformation de notre Personnalité » évoquée par Rudhyar à travers le processus d'individuation de Carl Gustav Jung ne se réalise que par le maintien du lien entre passé, présent et futur, afin de pouvoir en conscience recycler les déchets, éclairer les zones d'ombres, résoudre les problèmes et échecs non résolus de notre passé de la même manière que l'on doit correctement et consciencieusement broyer les déchets végétaux hivernaux de la saison finissante afin d'obtenir, par dissolution et compostage, un terreau correct au prochain printemps.

Les copeaux non broyés ne s'y transformeront pas et seront, saison après saison, et pour ainsi dire, le karma manifesté de ce terreau.