Réponse à une accusation d'élitisme du CAMAH

Le 15/08/2023

Mais au fait, ça veut dire quoi déjà "élitiste" ?J'ai entendu de-ci de-là quelques personnes proches d'autres types d'astrologie ne pas comprendre pourquoi l'activité que je fonde autour de l'astrologie humaniste n'aborde pas et n'inclue pas les autres types d'astrologie, notamment traditionnelle et karmique. Cela me value le qualificatif "d'élitiste".
Précisant alors que mon but, strict, est de présenter l'oeuvre de l'auteur, purgé au mieux de mes propres opinions, avis et interprétations personnels des fondements afin de rester le plus transparent possible sur le sens de ma démarche. Certains parmi ceux-là considérèrent alors comme par un certain réflexe que c'était donc l'auteur lui même et son sujet qui étaient élitistes.

Un peu rapidement, me semble-t-il ...

... car ce mot, employé de nos jours comme tant d'autres d'une manière légère et un peu laxiste, me semble ne pas convenir du tout, et un amalgame me semble apparaitre. Je me dois d'y répondre au plus tôt.
Qu'en est-il ?

D'après le Larousse, l'élitisme est une "Attitude ou politique visant à former et à sélectionner les meilleurs éléments d'un groupe sur le plan des aptitudes intellectuelles ou physiques, aux dépens de la masse."

Il y a plusieurs notions à souligner dans cette définition, afin de définir s'il est cohérent de définir la spécificité stricte de l'astrologie humaniste et Dane Rudhyar comme élitistes.
Basons nous, afin d'éviter un développement trop long, sur un passage du livre "Pratique de l'astrologie", de Gérard Sabian, qui écrit le préambule et un prologue, et qui est un des principaux traducteurs de l'auteur.

Voici :

« Comme me le précisait Dane Rudhyar dans sa dernière lettre ou il me priait de vous transmettre son amical bonjour, il n'entend pas écrire pour Monsieur Tout-le-Monde mais pour des individus disposés à changer leur mentalité, à se comporter en « esprits neufs » et à déployer les efforts nécessaires en ce sens. »
Gérard Sabian, Pratique de l'astrologie p26 éditions Médicis

Ce passage me semble à lui seul capable de répondre, brièvement mais non moins avec clarté et lucidité, à chacun des points de la définition sus-dite. Voyons.

Premièrement "sélectionner" , et deuxièmement, "les meilleurs"  :

Le critère définissant le "public cible" de Dane Rudhyar est basé, non sur une capacité spécifique ou une réussite particulière, mais sur une volonté de travailler sur soi-même. Par ailleurs, aucune sélection n'est opérée puisque c'est l'individu qui se définit lui-même comme désireux ou pas de se lancer dans un tel processus, et d'en déployer les efforts et l'assiduité nécessaire.
Nous voici donc bien loin d'une sélection ou d'un tri sur des capacités ou aptitudes spécifiques. Il est ainsi question, dans cette définition de l'élitisme,  de mettre en valeur la notion de rejet d'une masse considérée comme inapte, selon des critères préconçus et prédéfinis.
Ce qui n'a rien à voir avec notre démarche car les ouvrages de l'auteur sont accessibles librement à tous suivant la disponibilité en librairie, et tout un chacun est bienvenue et libre, quel que soit son niveau de développement personnel et individuel, de s'y lancer avec bénéfices.


 

Troisièmement, "sur le plan des aptitudes", et enfin Quatrièmement, "aux dépens de la masse" :

Ce dernier point est très important. Il définit qu'une masse majoritairement représentante d'un groupe est laisée quelque part par la sélection effectuée de manière élitiste.
C'est-à-dire, pour parler clairement, que l'élitisme consiste plus, dans les faits, à mettre en oeuvre un protocole d'exclusion représentant alors une raison considérée, ou s'imposant comme  valable de manière autoritaire et potentiellement péremptoire. Par exemple, si un groupe de gens riches souhaite se retrouver entre eux, il leur suffira de créer un cercle, club ou autre collectif de golf, de tennis etc... c'est-à-dire d'une activité qu'ils pourront prétendre ouverte à tous mais en lui appliquant un droit d'adhésion ou d'entrée exorbitant, qui caractérisera de fait l'exclusion de la majorité pour qui la somme sera inabordable. Ce n'est pas un facteur de sélection, ni de formation, mais au contraire d'exclusion, ou pseudo-sélection,  qui se caractérise comme de l'élitisme. Par exemple encore,  les concours d'entrée à une grande école ne sont pas, bien souvent, le protocole définissant la sélection conduisant à l'élitisme, mais c'est uniquement les droits d'inscription exorbitant et les conditions d'accès aux examens, formations et préparations desdites formations, rendues impossibles à certaines classes sociales ciblées d'une manière ou d'une autre, qui ne peuvent payer par exemple, qui constituent la vraie pseudo-sélection ou exclusion.

Ensuite seulement les candidats des classes sociales visées se trouvant isolées des classes refoulées concourent entre eux. C'est donc bien une exclusion à caractère social et non une sélection au sens strict des individus les plus aptes de la société.
Voilà clairement définit ce qui constitue et ce qu'implique un fait "aux dépens d'une masse", tel qu'utilisé dans cette définition. Il y a donc une déformation du sens, voire un réel non-sens à parler de "sélectionner ou former aux dépens de la masse". Les avantages et positions obtenues par les individus les plus aptes, sélectionnés dans le cadre d'un protocole basé sur des seules qualités personnelles et accessible à toutes catégories sociales sans autres critères que la qualité individuelle, contribuent à motiver et augmenter la volonté des masses à se surpasser, et donc une réelle sélection est, peut-on le dire, toujours au bénéfice d'une masse.
En effet, il ne peut y avoir "dépens" que si la masse qui en est l'objet est éloignée des possibilités d'être formée et préparée à cette sélection. Les sens des mots "sélection" et "formation" sont donc ici, me semble-t-il, détournés.

Il n'y a, après ces considérations d'ordre général, aucune sélection à l'entrée au camah, et le nombre de personnes auquel s'adresse l'auteur en précisant qu'il s'adresse "aux personnes disposées à changer leur mentalité" (au sens de l'astrologie humaniste et du mot anglais "mind" dont la traduction par le mot français "mentalité" n'est pas tout à fait exacte ) n'est ni limité, ni conditionné, ni caractérisé d'aucune manière autre que celle de la volonté émise par l'individu à mieux se connaitre lui-même et par lui-même, en découvrant les concepts de l'astrologie humaniste.

Quant au troisième point, DaneRudhyar précise cependant ne pas écrire pour M. Tout-le-monde car il est évident que ressentir un désir de travailler sur soi et sur son niveau de conscience étant une étape-clé d'un processus spécifique lié au psychisme de l'être humain, quel qu'interprétable qu'il soit, ce dit-désir ne peut surgir que de manière éparse parmi les masses, d'une manière par ailleurs imprévisible et indéfinissable.
L'étude statistique des personnes concernées dépasse le cadre de nos considérations et de nos préoccupations, ( donc l'astrologie dite scientifique également, suivant certains arguments émis par l'auteur dans le livre étudié "l'Astrologie de la Personnalité" ) il n'est par ailleurs pas possible de circonscrire les individus concernés en aucune sorte de catégories, excluant toute possibilité non seulement de sélection, mais également d'aptitudes catégorielles préalablement sélectionnées.

Voilà la réponse développée que je tente d'apporter en toute bonne foi aux réactions plus ou moins intempestives, sous forme d'accusations d'élitisme, qui m'ont été et me seront portées à l'avenir.
Bien sûr le fait de la curiosité peut porter à ce questionnement, aussi n'y a-t-il nulle animosité dans ce développement, mais simplement le souhait de marquer de manière indélébile le sceau de la cohérence, de la clarté et de la précision.

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