NOUS NE CHERCHONS PAS A PREDIRE DES EVENEMENTS, MAIS A TROUVER LEUR SENS : Analyse comparative – Chaplin et Hitler, la lumière et l'ombre - Partie 1

C'est un point de base essentiel à ce type d'astrologie, sur lequel Rudhyar insiste maintes fois : le concept de cyclicité n'est pas l'application d'un schéma évènementiel répétitif. Nous passerons sans tarder à une mise en pratique rétrospective de ce concept en tant qu'illustration de cette affirmation sans nous attarder sur une explication plus approfondie, ce qui nous semblera mettre en valeur de manière plus concise notre message dans le cadre limité de cet article.

Pour ce faire nous procèderons à une courte analyse des vies de deux personnalités qui nous semblent suffisament connues et significatives pour une majorité d'entre nous. Ces deux personnalités sont choisies car elles sont, et furent déjà de leur vivant, marquées par des liens qui furent si prégnants que la curiosité m'imposa d'approfondir la question. De nos jours, ce rapprochement pourra peut-être sembler choquant ou ridicule à certains, pourtant il ne le fut pas du tout.
Ces deux personnalités sont Charlie Chaplin et Adolf Hitler. Le second est un classique de l'analyse astrologique, mais notre but n'est pas de répéter ce qui a été maintes fois commenté, avec par ailleurs plus ou moins d'intérêt et de talent. C'est réellement la comparaison qui nous importe ici. De leur vivant déjà, et surtout à partir de la sortie du film de Chaplin intitulé « le dictateur », Hitler fut surnommé « son double maléfique » …

Nous procèderons en imbriquant les grandes étapes de ces deux vies les unes dans les autres afin de faire ressortir les symétries et les décalages temporels.

Les thèmes

Charlie Chaplin est né le 16 Avril 1889 à Londres, à 20 heures.

Adolf Hitler est né le 20 Avril 1889 à Braunau en Autriche, à 18h30.

Nous ne commenterons pas ces thèmes, afin de ne pas rallonger le texte, mais aussi pour permettre au néophyte, outre le fait de ne pas nous égarer par rapport à notre objectif, de suivre aisément notre analyse. L'important ici est vraiment le déroulement de ces deux vies et les faits significatifs qui les jalonnent.
Cependant nous soulignerons juste la très grande proximité de ces thèmes qui, logiquement, devrait engendrer des proximités à quelque niveau que ce soit. Voyons ensemble lesquelles, et attachons-nous à nous garder de nos ressentis plus personnalisés quant aux jugements de valeurs que nous inspirent ces deux êtres, qu'ils soient lumineux ou obscurs ....

Leurs vies

I- Jeunesse

Les parents de Chaplin sont séparés quelques mois avant sa naissance. C'est une grande souffrance pour le père qui, dès lors, se met à boire. Alcoolique, malade et miné par la tristesse, il a alors 37 ans. Cependant, la relation avec le fils n'est pas violente, mais le père n'embrassera le fils pour la première fois que lors de leur dernière rencontre. Chaplin a 12 ans et trois semaines plus tard, le père meurt d'une cyrrhose.
Sa mère est connue comme une femme volage, et en sera atteinte par la syphilis. Cette maladie, comme pour beaucoup de personnes et suivant le type d'atteinte, la rendra folle car elle est ici dite « de niveau 3 ». ( on sait aujourd'hui qu'Al Capone était atteint d'une forme de cette maladie, qui a conditionné son tempérament violent ) Chaplin en souffrira, là aussi, énormément. A 14 ans, il doit la ramener à l'asile après y avoir été une première fois internée quatre ans plus tôt. C'est pour ce jeune homme une forme de mort de l'image-mère.

Les parents de Hitler sont cousins issus de germains. Le père est très rigoureux, violent, il le bat durement. C'est un alcoolique qui est touché par des crises de colères. La mère est l'objet d'un amour inconditionnel et idyllique de la part du petit Adolf. Enfant, il a une vocation artistique que son père rejette violemment, de fortes crises en résultent. Lorsqu'Adolf a 14 ans, son père meurt d'une crise cardiaque. Il va quitter le collège sans diplômes, puis rester oisif chez sa mère à lire, peindre, jusqu'à ce qu'il parte pour Vienne à 18 ans, où il sera rejeté à l'entrée des Beaux-Arts. Il ne s'attendait pas à cet échec. A son retour près de sa mère, celle-ci décède d'un cancer du sein, ce qui l'installe dans une profonde prostration, il a alors 18 ans.

II-Errances
Après avoir ramené sa mère à l'asile, à 14 ans, Chaplin, qui ne veut pas retourner à l'orphelinat, est SDF jusqu'à ce que son frère le récupère.

Suite au décès de sa mère, Hitler retourne à Vienne pour retenter l'examen d'entrée aux Beaux-Arts. Il a une vie dilettante, découvre Wagner qui est à la mode alors, se nourrit à la soupe populaire. Il est SDF, Il a 19 ans.

III- Débuts de carrière
1912, Chaplin a 23 ans et il est dans une troupe de théatre dans laquelle il joue un personnage ivrogne et perturbateur, dont il connait bien les ressorts … Un an plus tard, il est convoqué à Hollywood pour un contrat dans le cinéma, quitte la troupe et va à Los Angeles en Californie, où il crée le personnage de Charlot.
Quatre ans plus tard il est convoqué par une grande firme pour une commande de 8 films. Il part pour New-York. 

De 1909 à 1914, Hitler survie et évite le service militaire. Il vit dans la rancoeur, ne se remet pas en cause et rejette tous ses échecs sur les autres. La presse fustigeait les juifs en permanence …
Il s'engage dès le début du conflit. Il se sent bien dans cette ambiance de camaraderie et a des relations humaines. Il devient un soldat modèle, et obtient de la reconnaissance.
Dès la fin de la guerre, il fait une rencontre fondamentale avec Karl Mayr, qui lui permet de construire un personnage. Il prend à cette époque des cours de théatre, fonde le nazisme et son personnage. Son photographe attitré Heinrich Hoffman l'aide à travailler ses attitudes, ses gestes. Il transfert le théatre en politique avec une stratégie de com' qui coupe radicalement avec le 19ème siècle et, dans un certain sens, trouve là, cette fois, dans cette réussite en tant qu'orateur, dans cette activité de théatre, une réussite artistique en un certain sens, si l'on considère ainsi son incarnation dans le personnage d'un chef qu'il était bien loin d'être dans sa réalité humaine …

IV- Décadences, les femmes et la justice
29 ans, Chaplin se retrouve en contact avec un cadre de fêtes décadentes. Il n'y participe pas mais a des attirances et des relations avec de très jeunes femmes, trop jeunes … mineures, ces relations lui valent des ennuis avec la justice et il épouse Mildred Harris pour éviter la prison, car elle est mineure. Il en divorcera dans le cadre de procédures judiciaires autour des droits du film « the Kid ». Il fuit. Des retrouvailles avec sa mère rouvrent une blessure en faisant resurgir une image-mère tragique, qui le met en dépression.
Il épousera une autre jeune fille de 15 ans, Lita, encore pour éviter la prison. Il en divorcera aussi, et celui-là sera encore plus terrible, Hoover arrive au Fbi et c'est une menace qui grandit dans l'ombre …

1926, Hitler à 37 ans. Il écrit Mein Kampf, il est en prison. C'est l'époque des premiers contacts avec des magnats industriels, tel que l'évoque l'histoire officielle. Goering est le contact. Mais des documents déclassifiés du département de la sécurité des Etats-Unis nous apprennent que, dès 1926, le parti nazi est financé, via un compte secret appelé « compte S » à la banque allemande Shacht, par un cartel bancaire « anglo-américano-allemand », le cartel « Dulles-Morgan-Schacht », les trois banquiers bien connus de ces trois pays.
La montée inexorable en puissance de cet Adolf Hitler à chacun de ses actes a ainsi une autre explication maintenant, mais elle fut, et est toujours aujourd'hui dans une large mesure, ressentie comme une sorte de puissance ésotérique et démoniaque personnelle imparable et comme surgie des Enfers …
En 1929, il rencontre Eva Braun. Deux ans plus tard, la nièce d'Hitler, qui était sa maitresse, est morte dans des conditions douteuses …
Il fricote avec une femme. Eva, à bout de souffrances, se suicide. 5 femmes sur 6 associées à Hitler se sont, ou ont tenté, de se suicider ..

V- Vers son destin, ascension et chute
La prise d'engagements politiques de Chaplin va abaisser ses succès cinématographiques, qui lui ont fait connaitre une gloire fulgurante mais qui va aussi s'arrêter assez brutalement avec le cinéma parlant, car il n'aime pas sa voix. Le film « les temps modernes » marque le début de cette époque. Hoover et le Fbi s'en mêlent pour diaboliser Chaplin. Le public rejette ses frasques amoureuses.
Il rencontre Paulette Godard en 1936, qui va humaniser Chaplin. Mais une liaison ancienne revient rompre sa relation et à nouveau, il divorce. Ensuite c'est la rencontre avec Una Uni qui sera sa plus grande histoire d'amour.
Il retourne à Londres en 1957, sous les coups de la propagande « anti-Chaplin » menée par Hoover, et le public le rejette. Sa gloire est révolue. Petit à petit, sa carrière se termine, jusqu'à l'échec de son dernier film avec Marlon Brando, avec qui il ne s'entend pas.

En 1933, Hitler fait un coup d'état et prend le pouvoir en Allemagne. En dix ans, le parti nazi est devenu le plus puissant. Il construit une idéologie autour de la mythologie germanique pour fonder artificiellement la supériorité aryenne, mais en fait il a trompé le peuple allemand en les inculpant dans un crime contre sa propre communauté ( il était juif … ) Il devient « maître de la vie de ses sujets », en les habituant aux meurtres ...C'est une ascension de pouvoir dans l'échelle d'anti-valeurs obscures auxquelles adhère cette « armée du crime » … et une chute toute aussi brutale, après les effets de surprise militaires produits par cette nouvelle tactique, le "blitz", qui lui fait perdre les deux tiers de son armée en Russie.

Nous voyons cette dernière partie de la vie de ces deux personnes prendre des chemins qui, même s'ils semblent inverses par la nature spirituelle qui anime chacun, connaissent toutefois une structure similaire. Une ascension rapide, brutale par la force qui les propulse chacun dans leurs domaines, et une chute tout autant brutale et profonde. Au final, il y a toujours un parallèle entre ces deux êtres, les deux vont à des extrêmes.

Nous pouvons cependant observer deux directions opposées dans la manière d'utiliser des énergies biopsychologiques similaires. Chez Chaplin, le trouble engendré par l'image-père dramatique est transcendé par la création artistique de Charlot, qui en est un transfuge. Cela démontre que Chaplin avait un accès a sa vie intérieure et l'a conduit, d'une certaine manière et bien que beaucoup de troubles subsistent, vers une lumière spirituelle.
Alors que chez Hitler, nous pouvons constater que le refus de se remettre en question, notamment lors de sa période sans-domicile, le blocage avec sa vie intérieure engendré par la violence physique de ce père, violences que n'a pas connu Chaplin sous cette forme, l'empêche d'avoir cet accès à cette part de lui-même, et les ravages d'une image-père toute autant dramatique sont retournés contre le monde, à l'extérieur. Il n'y a pas alors de possibilités de transcendance, c'est une forme de prison spirituelle et de fuite perpétuelle.
Les Théosophes expliquent que le plan astral, comme chaque plan, est constitué de sept sous-plans, et que lorsque l'âme humaine reste bloquée, par sa vie astrale ( sentimentale, émotionnelle etc ...) sur le sous-plan le plus bas, cela explique que les théologies des plus grandes religions de la Terre traduisent ce phénomène par un concept d'enfer perpétuel. C'est effectivement la perception qu'en ont ces âmes en souffrance, leur perception du temps est bien plus longue que la nôtre, l'impression d'un temps infini à souffrir est transcrit par ce concept d'enfer ; mais c'est aussi une vision partielle des choses, et la voie de sortie, dans cette illustration, est donnée par Chaplin à travers l'usage qu'il fait de son inspiration artistique. Il la met au service de sa vie intérieure pour transcender les images troublées, alors qu'Hitler l'utilise pour projeter son mal à l'extérieur, car la violence a, en quelque sorte, bloqué quelque chose en lui.  Mais cette possibilité de transcendance qu'a eu Chaplin, quand elle est restée absente chez Hitler, peut, peut-être, se démontrer astrologiquement. Nous verrons cependant l'aspect analytique sous l'angle astrologique de ces deux vies dans un autre article, en rapport à la longueur déjà conséquente de celui-ci.

Mais en 1945, Hitler se suicide. Cependant des données, qui peu à peu apparaissent, notamment par cette loi spécifique aux Etats-Unis qui déclassifient des documents secrets tous les 50 ans, se font jour. Nous sommes en droit de nous poser des questions. Le suicide, nous explique Rudhyar, correspond à un excès d'énergie extérieure qui pousse l'individu hors des limites de sa propre structure psychique. Il semble à priori assez étrange que, de ces deux êtres aux structures constituantes si proches, l'un soit  capable de résister aux pressions extérieures issues des difficultés de sa vie alors que l'autre en aurait été incapable. Par ailleurs, Hitler a été à d'autres moments de sa vie dans des situations où un suicidaire aurait largement pu être tenté de commettre l'irréparable, notamment lors de sa période sans-domicile fixe. Il n'en a rien été pourtant. Le suicide, dans cette approche d'optique analytique psychique et psychologique, ne semble pas cohérent, malgré les inéluctables apparences.

Après l'apparition de l'opération « Paperclip », après celle de l'opération « Barbarossa », voici que pointent des éléments d'une nouvelle opération, appelée « Eagle flight », nous expliquant qu'il ne se serait pas suicidé, mais qu'il aurait réussi à fuir, comme beaucoup, en amérique du sud … Pauvre amérique du sud ! Comme d'habitude, cette opération "Eagle flight" est taxée de fabulatoire, argument parmi les arguments s'il en est ! mais le temps fait toujours son affaire aux paroles et les versions académiques des livres d'Histoire ne sont finalement que des versions obsolètes, à l'instant même où elles se couchent et se figent dans le conformisme d'une version officielle qui ne souffre plus de contestations ;  tout simplement parce que les scientifiques n'arrêtent pas pour autant de travailler et de faire des recherches sur le sujet …
Un roman, fut-il national, ne reste qu'un roman …

Cela dit, suicidé ou échappé et caché à vie, son ascension au final explose comme un ballon d'hélium qui a voulu être trop gros.
A moins que sa réussite soit d'un autre ordre, par la fureur de l'être dégénéré qui veut, et n'a peut-être d'autres choix que d'aller au bout de sa révolte métaphysique contre l'Humanité, celle de la transmission d'anti-valeurs qui, quoiqu'on en dise, ont bien été assimilées par toute une partie de l'Occident, certes dans un autre contexte que le nazisme (ou pas, d'ailleurs ... ). Management tyrannique basé sur des techniques de manipulations psychologiques, manipulations génétiques, chimiques hors de tout contrôle institutionnel et vertueux, eugénisme et transhumanisme, voilà cet héritage avalisé et lessivé du contexte original et temporaire du nazisme.

De son coté, la chute et le rejet de Chaplin cache peut-être, quant à elle, l'expression d'un effet répulsif d'une société américaine dont l'aspect puritain n'est que la réaction compulsive à ses propres vices rejetés dans les tréfonds de l'inconscient collectif. Incarna-t-il la mise à jour de faiblesses qui, ne sachant les cacher et les renier, furent mises au grand jour sur la place publique d'une manière inacceptable pour cette société se sachant, au fond, si identique ?... Cette chute de Chaplin, alors, ne serait que la décroissance naturelle d'un cycle touchant à sa fin, d'une journée à son crépuscule victime de ses fantômes, dont l'heure de les combattre et les chasser arrivera bien assez tôt dans le calendrier spirituel des incarnations de l'âme.
Une graine transpercée de l'intérieur par son propre germe dans les profondeurs obscures de la terre, pour donner une plante magnifique bien plus tard sous la lumière solaire, peut-elle être considérée comme ayant failli et chuté ?
 

Ces deux parcours de vie, on le voit, même si les évènements sont différents, contiennent une interprétation symbolique et un sens qui, au niveau psychologique, expriment des contenus dont le sens est très proche.
Il n'est pas possible ici d'aller plus en profondeur dans cette analyse, en rapport aux contraintes de longueur, mais nous retrouvons bien dans les faits de ces deux vies les similarités, vues du sens, qu'expriment la proximité des thèmes de naissance, mais aussi les distinctions dans l'espace et le temps que marquent ces structures psychologiques et leur développement temporel discernable à travers les progressions de ces thèmes, par l'âge différent auxquels l'un et l'autre vont vivre des évènements portant un même sens.
Nous verrons dans un deuxième article comment lire plus directement avec l'outil astrologique ces parcours de vie. Les néophytes auront peut-être plus de facilités à aborder le sujet par cette analyse des évènements que par une utilisation directe des symboles astrologiques, c'est pourquoi je scinde cette analyse en deux articles, en commençant par mettre un peu de coté l'analyse astrologique.

Chacun a, indépendament des structures qui le construisent, son niveau de conscience initial et son libre arbitre. Il n'en reste pas moins que nous pouvons voir, de cette manière et par cette première partie de notre illustration, ce que nous recherchons dans ce type d'astrologie que nous pratiquons, le sens de ce que nous vivons afin de répondre aux questions que nous pouvons nous poser sur nous, sur notre conscience, sur les choix que nous devons faire, mais aussi sur nos origines et nos destinations spirituelles.